Bouilloire thermique et précarité énergétique l'été : qu'est-ce que c'est ?

Précarité énergétique d'été : zoom sur les bouilloires thermiques

Si l'on parle souvent de précarité énergétique en hiver, l'été n'est pas en reste. Les températures caniculaires transforment certains logements en bouilloires thermiques, rendant la vie quotidienne difficile pour de nombreuses personnes. Mais qu'est-ce qu'une bouilloire thermique et comment peut-on améliorer la situation ? E.Leclerc Énergies vous dit tout.

Comprendre la précarité énergétique d'été

La précarité énergétique d'été fait référence à l'incapacité de maintenir une température confortable à l'intérieur des logements pendant les mois les plus chauds.

Selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre, en 2022, 59 % des ménages ont souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures, soit une augmentation de 8 points en seulement deux ans. Les personnes les plus vulnérables sont les personnes âgées, les jeunes et les habitants des quartiers populaires. Ces derniers sont davantage concernés par les îlots de chaleur urbains, dont le béton stocke la chaleur la journée et la rediffuse la nuit.

Qu'est-ce qu'une bouilloire thermique ?

Une bouilloire thermique désigne un logement mal isolé qui devient extrêmement chaud en été. Comme les "passoires thermiques" en hiver, ces logements ne parviennent pas à maintenir une température intérieure agréable. Concrètement, la chaleur s'y accumule rapidement et s'évacue difficilement.

Les causes sont multiples : isolation insuffisante, surexposition au soleil, absence de protections solaires. En l'absence de mesures correctives, ces logements deviennent inhabitables pendant les périodes de forte chaleur.

Confort d’été : quelles sont les normes de température ?

La notion "confort d'été" se réfère à la capacité d'un logement à maintenir une température agréable durant les périodes de forte chaleur, sans avoir recours à la climatisation.

Selon la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020), un logement est considéré “confortable en été” si la température intérieure ne dépasse pas 26 °C à 28 °C en journée et 26 °C la nuit. De ce fait, si votre logement atteint régulièrement 30 °C en journée et 28 °C la nuit pendant au moins 25 jours par an, il est alors considéré comme une bouilloire thermique.

💡Bon à savoir
Bonne nouvelle, en 2024, le gouvernement a décidé d’opérer une profonde refonte de MaPrimeRénov’ en partie pour mieux tenir compte du confort d’été. Désormais, les brasseurs d’air et les protections solaires pour les fenêtres seront financés dans le cadre de MaPrimeRénov’ Parcours Accompagné. Cela aidera à lutter contre les passoires thermiques, mais aussi les bouilloires thermiques.

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Les conséquences désastreuses sur la santé et le bien-être

Vivre dans une bouilloire thermique peut avoir des effets néfastes sur la santé. Les vagues de chaleur prolongées peuvent entraîner des problèmes de déshydratation, des troubles du sommeil, et aggraver des pathologies existantes comme les maladies cardiaques ou rénales. Chez les personnes âgées, ces conditions peuvent même provoquer une perte d'autonomie.

Plus grave encore, en 2022, la France a enregistré un excès de mortalité de plus de 2 800 personnes durant les épisodes caniculaires¹. Ce chiffre alarmant souligne l'urgence de trouver des solutions pour améliorer le confort thermique des logements en été.

6 solutions pour améliorer le confort d'été chez soi

La Fondation Abbé Pierre et d'autres organismes appellent à une action rapide et coordonnée pour lutter contre la précarité énergétique d'été. Ils préconisent aux acteurs du bâtiment ainsi qu'aux particuliers :

D’améliorer l’isolation thermique des logements

L'isolation thermique est la clé pour garder un logement frais en été et chaud en hiver. Parmi les actions à prioriser : l’isolation de la toiture, des combles, et des murs avec des matériaux à fort déphasage thermique, afin de conserver la température intérieure et limiter les déperditions thermiques en hiver tout en atténuant les apports de chaleur en été.

Bon à savoir : L’isolation thermique est éligible aux aides à la rénovation comme MaPrimeRénov’ ou la Prime Energie E.Leclerc. Pensez à utiliser notre simulateur pour estimer le montant de l’aide à laquelle vous pouvez prétendre.

D’installer un système de climatisation performant

L'installation d'un système de climatisation performant peut être une solution efficace pour lutter contre les bouilloires thermiques. La climatisation réversible, qui est en réalité une pompe à chaleur air-air, est une option intéressante. Ce type de climatiseur peut à la fois chauffer en hiver et refroidir en été, ce qui en fait une solution polyvalente et économique.

Si vous utilisez un climatiseur, veillez à ce qu'il soit régulièrement nettoyé et bien entretenu. Un climatiseur encrassé ou mal entretenu consomme davantage d'énergie et est moins efficace.

D’optimiser sa ventilation

Dans l’idéal, faites installer chez vous une ventilation mécanique contrôlée (VMC). Toutefois si votre budget ne vous le permet pas, utilisez des ventilateurs de plafond pour améliorer la circulation de l'air. Enfin, si possible et pour plus d’économies, pensez à l’aération naturelle, en ouvrant des fenêtres en opposition, surtout la nuit.

De faire installer des protections solaires chez soi

L'installation de protections solaires comme des auvents, des volets ou des films anti-UV sur les fenêtres peut considérablement réduire la chaleur entrant dans le logement. Ces solutions permettent de réduire la température intérieure de 2 à 5 °C et sont relativement peu coûteuses.

De privilégier les couleurs claires pour les revêtements extérieur

Les revêtements de couleur claire ont un albédo élevé, ce qui signifie qu'ils réfléchissent une grande partie des rayons solaires au lieu de les absorber. La peinture blanche permet donc de limiter la surchauffe estivale à l’intérieur du bâtiment de façon complètement passive (jusqu’à 6-7 °C pendant les canicules), tout en réduisant la consommation électrique liée à la climatisation.

De lancer un plan de végétalisation à l’échelle des villes et des logements

La végétalisation des toits, des façades et des espaces urbains peut créer des microclimats plus frais. En effet, les plantes absorbent la chaleur et l'humidité, améliorant ainsi le confort thermique. Encore mieux, les arbres peuvent réduire la température des villes jusqu’à 10 °C en été.

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Les aides et subventions pour les travaux de rénovation énergétique

Pour encourager les travaux d'amélioration thermique, diverses aides financières sont disponibles. Par exemple, MaPrimeRénov’, les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), et l’éco-PTZ. Vous pouvez également profiter de la Prime énergie E.Leclerc. Ces aides permettent de réduire le coût des travaux et de rendre ces améliorations accessibles à un plus grand nombre de ménages.