
Rénovation
Modifié le 02/06/2023
Passoire énergétique : comment la reconnaître et comment en sortir ?
Comment savoir si mon logement est une passoire thermique ? Quels travaux de rénovation réaliser si mon logement est énergivore ? Comment financer mes travaux de rénovation thermique ? À l’heure où l’État fait la chasse aux passoires énergétiques, bien des Français se posent ces questions. Voici nos réponses.
Qu’est-ce qu’une passoire énergétique ?
Une passoire énergétique (ou « passoire thermique ») est un logement mal isolé. Une isolation thermique insuffisante occasionne des déperditions énergétiques, ce qui oblige à augmenter la puissance du chauffage. Les passoires thermiques coûtent en énergie, et émettent plus de gaz à effet de serre que les autres.
Les institutions spécialisées comme l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) considèrent que les constructions antérieures à 1975 sont potentiellement des passoires énergétiques. En effet, avant cette date, la réglementation des constructions neuves ne prévoyait pas un niveau d’isolation minimum. Avec la mise en place de la première réglementation thermique en 1974, les bâtiments neufs doivent être mieux isolés afin de réduire leur consommation énergétique. À cette époque, il s’agit de faire face au choc pétrolier.
En France, on estime à 5 millions le nombre de passoires énergétiques. Le secteur du bâtiment compte pour 43 % des dépenses énergétiques annuelles françaises, et émet 23 % des émissions de gaz à effet de serre du pays (1).
Comment reconnaître une passoire énergétique ?
Pour reconnaître une passoire thermique, certains signes ne trompent pas ! Tout d’abord, il y a le ressenti : un sentiment d’inconfort dans le logement lié à la sensation de « paroi froide ». Même avec une température ambiante adéquate (19 °C, par exemple), vous ne vous sentez pas à l’aise. Cela est dû à une mauvaise isolation des parois, mais aussi à la présence de ponts thermiques, des points précis dans les murs par où la chaleur s’échappe. Ce phénomène se produit notamment lorsqu’il y a une rupture dans la couche isolante qui enveloppe le bâtiment. Aux ponts thermiques peuvent s’ajouter des courants d’air au niveau des portes et des fenêtres.
Il y a aussi des signes visibles de passoire énergétique. Les ponts thermiques peuvent entraîner la formation de condensation puis de moisissures. Cela s’explique par une différence de température entre l’air intérieur et l’air extérieur, combinée à un manque de ventilation. Si vous constatez des salissures au niveau des finitions intérieures (plinthes et menuiseries situées le long des murs extérieurs), vous êtes sans doute en présence d’infiltrations d’air parasites. Ce problème d’isolation est également caractéristique des passoires thermiques.
Comme nous l’avons dit, un logement mal isolé est énergivore. Pour atteindre un certain niveau de confort, vous êtes obligé d’augmenter le chauffage. Cela s’en ressent sur votre facture énergétique. Selon l’ONPE (Observatoire national de la précarité énergétique), vous êtes considéré en situation de précarité énergétique si votre budget annuel de chauffage dépasse 8 % de vos revenus (2).
Ces différents signes devraient vous alerter. Néanmoins, pour avoir la preuve que votre maison ou votre appartement est une passoire thermique, vous pouvez faire réaliser un diagnostic thermique. Lors de cet audit, un professionnel détecte les points faibles de votre logement : présence de moisissures, infiltrations d’air parasites, ponts thermiques, etc. Il vérifie aussi certains éléments comme le système de chauffage, les fenêtres ou encore la ventilation. Son rapport fait apparaître un bilan énergétique de votre logement, et des préconisations pour améliorer ses performances énergétiques.
Passoire énergétique : que dit la loi ?
Mis en place en 2006, le diagnostic de performance énergétique (DPE) attribue une étiquette énergie selon la consommation d’énergie primaire (en kWhep par mètre carré par an) des bâtiments. En vertu du Code de la construction et de l’habitation, le DPE est obligatoire lors de la vente d’un bien immobilier (3). Selon le ministère de l’Écologie, les bâtiments classés F et G sont considérés comme des passoires thermiques (4).
- Un logement classé F (généralement construit avant 1979) consomme 331 à 450 kWh par mètre carré par an d’énergie primaire.
- Un logement classé G (généralement construit entre 1948 et 1975) consomme plus de 450 kWhep par mètre carré par an d’énergie primaire.
- Depuis le 1er janvier 2022, le DPE d’un logement à vendre doit obligatoirement être affiché sur l’annonce immobilière. Un logement classé F ou G doit porter la mention « logement à consommation énergétique excessive » (4).
Sur le plan juridique, rien ne vous empêche d’habiter une passoire thermique. En revanche, les choses sont différentes si vous souhaitez mettre votre logement en location. En effet, la loi portant sur la lutte contre le dérèglement climatique du 22 août 2021 (aussi appelée « loi Climat et Résilience » ou « loi Climat ») comporte plusieurs mesures concernant la location des passoires énergétiques (4).
- Depuis août 2022, il est interdit d’augmenter le loyer des passoires thermiques (F ou G).
- À partir du 1er janvier 2023, il est interdit de louer des passoires thermiques avec une consommation supérieure à 450 kWhep par mètre carré.
- En 2025, il sera interdit de mettre en location un logement de classe G.
- En 2028, cette interdiction sera élargie aux logements de classe F.
- En 2034, les logements de classe E seront également interdits à la location.
Comment rénover une passoire énergétique ?
Rénover une passoire énergétique vous offre de nombreux avantages :
- vous gagnez en confort thermique ;
- vous réalisez des économies d’énergie et réduisez votre note de chauffage ;
- vous augmentez la valeur de votre bien immobilier en améliorant son étiquette énergie ;
- vous rendez votre logement conforme aux exigences de la loi Climat pour le mettre en location.
Pour améliorer les performances thermiques de votre appartement ou de votre maison, vous pouvez effectuer des travaux de rénovation énergétique. Avant toute chose, réalisez un diagnostic thermique. Il ne s’agit pas du DPE de passoire thermique, mais d’un audit spécifique qui analyse les faiblesses de votre logement pour mieux y remédier. À partir des observations, mesures et analyses réalisées chez vous, le professionnel vous donne des conseils de rénovation. Il existe deux grands types de travaux de rénovation énergétique : l’isolation et l’amélioration du système de chauffage.
Avant de songer à l’installation d’équipements de chauffage modernes, il est essentiel d’optimiser l’isolation de votre logement. Dans une passoire énergétique, la chaleur s’échappe par les murs (20 à 25 %), par le toit (20 à 30 %), par les fenêtres (10 à 15 %) ou encore par le plancher bas (7 à 10 %). D’autre part, les ponts thermiques peuvent représenter 5 à 10 % des déperditions énergétiques (5). Les travaux d’isolation doivent être réalisés en une à deux étapes maximum, afin de garantir la continuité des isolants. Vous pouvez effectuer les travaux suivants :
- L’isolation des combles et de la toiture : ces travaux consistent à isoler les combles aménagés ou les combles perdus avec un matériau isolant. Ce matériau peut être posé sous forme de plaque ou de rouleau dans les rampants. Pour le plancher, on insuffle un isolant en vrac. L’isolation de la toiture peut aussi se faire par l’extérieur, grâce à la technique du sarking ou la pose de panneaux de toiture porteurs.
- L’isolation des murs : l’isolation des murs par l’intérieur est moins chère que l’isolation par l’extérieur. Néanmoins, elle est moins efficace. Par l’intérieur, on isole les murs en collant des panneaux d’isolant que l’on recouvre d’un panneau de finition. On peut aussi poser l’isolant sur une ossature en métal ou en bois. L’isolation par l’extérieur est réalisée selon plusieurs techniques : l’isolation sous bardage, l’isolation sous enduit ou l’application d’un enduit isolant.
- L’isolation des planchers bas : lorsqu’une pièce de vie se trouve au-dessus d’un sous-sol, par exemple, on peut poser de l’isolant entre les éléments de structure du plancher (isolation par le dessous). Sinon, on isole par le dessus en posant l’isolant sur le plancher.
- L’isolation des fenêtres : si vous disposez de fenêtres à simple vitrage, vous pouvez les remplacer par des fenêtres double vitrage en bois, en aluminium ou en PVC. Le double vitrage à isolation renforcée (Vir) est devenu un standard, mais il existe aussi le triple vitrage.
Les travaux d’isolation peuvent rendre un logement quasiment étanche. Par conséquent, il est important de ne pas négliger la ventilation pour assurer le bon renouvellement de l’air intérieur.
Une fois que votre maison est bien isolée et ventilée, libre à vous d’améliorer ou non le système de chauffage. Néanmoins, vous pouvez réduire encore plus votre facture de chauffage en optant pour un système moins énergivore et moins polluant. Pour cela, plusieurs solutions vous sont proposées :
- la pompe à chaleur ;
- la chaudière à haute performance énergétique ;
- la chaudière biomasse, à bûches ou à granulés ;
- le poêle à bûches ou à granulés comme chauffage d’appoint.
Ces équipements sont bien sûr difficiles à mettre en place dans un appartement. Vous pouvez néanmoins remplacer une vieille chaudière à gaz par un modèle à condensation. Vous pouvez également installer un programmateur de chaudière, ou des robinets thermostatiques sur vos radiateurs.
Quelles sont les aides pour la rénovation des passoires énergétiques ?
MaPrimeRénov’ est l’aide financière principale mise en place par l’État. Elle est destinée aux propriétaires occupants, aux propriétaires bailleurs et aux copropriétaires réalisant des travaux de rénovation énergétique. Le montant de cette aide dépend du gain énergétique offert par vos travaux, ainsi que de vos ressources. Si vos travaux permettent d’améliorer l’étiquette de votre logement classé F ou G, vous pouvez bénéficier en plus du bonus « sortie de passoire thermique ».
MaPrimeRénov’ est cumulable avec d’autres aides :
- la TVA au taux réduit (5,5 %) ;
- l’écoprêt à taux zéro ;
- les aides des collectivités locales ;
- les aides d’Action Logement ;
- les CEE (certificats d’économie d’énergie).
Vous souhaitez gagner en confort et réduire votre facture de chauffage ? Avec la Prime énergie E.Leclerc, vous pouvez financer des travaux d’isolation ou remplacer un appareil de chauffage énergivore. Vérifiez dès maintenant le montant de votre prime !
(1) Source : ADEME
(2) Source : ADEME expertises
(3) Source : Légifrance
(4) Source : Ecologie.gouv
(5) Source : Librairie.ademe